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Nadia Ayadi "L’image n’est que la finalité d’une réflexion stratégique."

Dernière mise à jour : 28 juin 2022

Nadia Ayadi, conseillère en stratégies de marque répond à nos questions




Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?


Si un mot devait définir mon parcours ce serait ENGAGEMENT.

Tout ce que j’ai entrepris dans ma vie je l’ai fait à travers cette valeur comme si j’avais mis un uniforme pour être au service de.


Je suis chef d’entreprise en Seine-et-Marne depuis 10 ans à la tête de 3 sociétés : une agence de communication d’influence, une agence de communication stratégie de marque et un organisme de formation.


Je n’étais pas destinée à faire ce métier car je suis juriste de formation. J’ai fait mes classes à la Sorbonne en Droit public international. C’est à travers un job d’étudiant que j’ai été amenée à côtoyer ce monde professionnel. J’ai quitté mon doctorat pour être embauchée par un groupe d’éditeurs pour lequel j’ai travaillé 5 ans en tant que Directrice Communication et Marketing. Puis j’ai fait une pause de 10 ans pour m’occuper de mes deux garçons. J’ai gardé un lien avec le monde du travail pendant ce temps en rédigeant des piges pour les journaux locaux de Seine et Marne.


C’est par amitié que je me suis lancée dans l’entreprenariat. Ce n’était pas dans ma culture mais je dirais que c’est dans mon tempérament. Je rencontre quelque difficulté avec l’autorité. Mes patrons me le répétaient souvent.

En 2012, le maire de ma ville sonne à ma porte pour me demander de lui faire sa campagne électorale. J’ai été réticente au départ car donner du conseil, je sais le faire. Le vendre devient plus compliqué. J’accepte et c’est comme ça que je crée ma première agence ABN CONSEIL.

Mes clients sont divers : le secteur public comme privé, de l’industriel comme du service. En 2021, je crée deux sociétés complémentaires.


Quand on devient entrepreneure et qu’on a le sens de l’engagement, on ne peut pas se contenter de la routine « maison-boulot ». Ce n’est pas dans mon ADN. J’ai besoin de porter la voix de mes pairs au nom d’autres qui n’ont pas forcément le temps ou l’audace de le faire. C’est comme ça que je suis devenue élue à la Chambre de Commerce et d’industrie de Seine et Marne et de la région Ile de France depuis 2016 et que je préside la délégation Ile-de-France de l’association Femmes Chefs d‘Entreprises depuis 2021.


Où se situe votre entreprise ? Entre le relooking bon enfant et le conseil en image d'un président de la Republique, en passant pour le refonte de l'image d'une multinationale... il y a des mondes !?


Je vous dirai « pas tant que cela » car à la tête d’une institution publique ou d’une entreprise, nous avons des femmes et des hommes qui pilotent des structures avec des problématiques similaires.

Et c’est à eux que je m’adresse : je dois connaitre leurs ambitions, comprendre leurs difficultés, déceler les freins qui ne leur pas permis jusqu’ici d’avancer. J’analyse ensuite les organisations internes et externes, les interactions entre les services, entre les individus pour avoir une lecture globale de la problématique.


J’ai en plus une grande faculté à me mettre à la place de l’autre quelque soit le secteur d’activités. Je sais être à la fois du côté du client comme de celui de l’utilisateur. Ce qui permet d’avoir des points de vue différents et d’affiner mes pistes de réflexion.


Vous vous occupez du conseil en image, le terme est-il adapté finalement ? Ne pourrions-nous pas dire que vous vous occupez de l'image mais également du fond ? Les deux ne fonctionnent-ils pas ensemble ? L'image est-elle le contenu ?


Mon expertise se situe en amont de tout cela. L’image n’est que la finalité d’une réflexion stratégique.


Un client qui vient me voir en me disant « j’ai besoin d’un nouveau logo qui soit comme ceci ou comme cela » ça ne fonctionne pas. Ce sont des éternels allers retours entre lui et l’agence car nous n’avons pas cerné véritablement le sujet. Alors on tatillonne et personne n’est satisfait au final.


Le choix d’une veste pour un shooting photo ne se fait pas en fonction de l’individu seulement mais aussi de l’objectif de la photo : à qui s’adressera-t-elle ? pour quel outil de com sera-t-elle utilisée ? Quel message je veux faire passer à travers ce vêtement ? etc … Il faut penser à tout cela tout en préservant les valeurs du client. Il n’est pas question de le travestir. C’est l’authenticité qui doit transparaitre à travers les clichés.



Est-ce que vous avez une méthode spécifique ?


Je ne sais pas si c’est spécifique qui m’est propre mais je pratique deux ingrédients : l’écoute et la sincérité.


Je prends le temps nécessaire pour écouter les demandes de mon interlocuteur afin que s’installe la confiance. Il faut en quelque sorte qu’il y ait une rencontre entre nous deux pour que l’alchimie se fasse. Je dois le comprendre pour cerner le dossier. Je prends aussi le temps de les accompagner à leur rythme pour que la politique du changement ne soit pas trop contraignante pour eux.


Et la sincérité se traduit par un franc-parler. Je ne mens pas à mon client. Parfois elle est perçue comme de la brutalité. Cela pourrait être un défaut mais elle est une qualité pour mes clients « politiques » qui font appel à moi. Je ne suis pas une courtisane et je leur dis ce que les autres ne peuvent faire.

J’apprends toutefois à être plus douce dans mes propos pour ne pas heurter mes interlocuteurs.


Est-ce que vous refusez des clients potentiels et pour quels motifs ?


Pour que je prenne un dossier, il faut que j’y trouve du sens. Du sens pour le client mais aussi pour moi. Car cela permet de nous rassembler autour d’un projet commun, de se projeter en ayant une vision prospective, de bousculer les idées reçues ou les individus aussi … En bref d’être audacieux.


Je suis une femme très sensible aux émotions. Si à la première rencontre, il n’y a aucune énergie qui se dégage de mon client potentiel, si je ne capte pas ses émotions, si la connexion ne se fait pas, alors je sais que je ne vais pas être bonne conseillère. Et comme j’aime donner toujours le meilleur de moi-même dans tout ce que j’entreprends, je préfère décliner et remettre le dossier à un confrère.


Quels conseils vous ne donneriez pas à vos clients ?


Je dirai simplement « Venez comme vous êtes » et laissez-vous porter. Prenez le temps de faire une pause en déposant toutes vos problématiques et vos ambitions sur la table. Nous allons ensemble travailler pour bâtir un nouveau projet qui vous ressemble. C’est l’engagement que je prends.


Pour l’IDC, mai 2022…


Photo d'illustration : Copyright Ida Suc

Sa page en ligne est ici : https://abnconseil.com/
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